Saviez-vous qu’il y a une différence entre l’art-thérapie traditionnelle et l’art-thérapie moderne ? Je l’ignorais et l’ai découvert à l’occasion de la lecture d’un ouvrage intitulé Art-thérapie – Pratiques cliniques, évaluations et recherches. Dans cet article, je vous explique en quoi consiste ces différences, et quelles conséquences va avoir cette découverte sur mes choix de formation.
Mes intentions et ma recherche de formation
Pourquoi je cherche à me former en art-thérapie ? Parce que c’est une activité que je souhaite développer lors de ma prochaine installation en libéral. Je pense qu’avec la sophrologie, cela peut être un bon outil complémentaire pour aider les patients qui n’avancent pas dans leur analyse ou leur thérapie analytique, ou bien pour ceux qui ne désirent pas faire un travail analytique mais qui sont en demande d’aide, de soutien thérapeutique.
Je ne suis pas une artiste. J’ai une pratique artistique, plus ou moins importante selon les domaines : en art dramatique, en écriture et en arts plastiques. Je veux mettre ces pratiques artistiques au service de mes patients.
J’ai donc cherché des formations qui pourraient m’aider à avancer dans ce projet. Si certaines sont accessibles à tout moment de l’année, d’autres ont des dates de début de session et sont ouvertes à candidature qu’une fois par an voire tous les deux ans. C’est un premier frein à une éventuelle inscription à l’une ou l’autre de ces formations.
L’autre frein, c’est bien évidemment le coût de cette formation qui est très variable d’un institut à l’autre, d’une université à l’autre : les tarifs vont de 1000€ l’année jusqu’à 5000€ sur deux ans. Et toutes ne délivrent pas le même diplôme ni le même certificat.
J’en suis venue à me dire qu’en attendant de faire mon choix, j’allais me former toute seule, histoire de voir s’il me serait vraiment nécessaire de valider un diplôme pour proposer des séances d’art-thérapie à mes patients. J’ai choisi pour cela trois approches : la lecture d’ouvrages spécialisés, l’expérience personnelle et la pratique auprès d’un art-thérapeute.
La lecture d’ouvrages spécialisés
Ici, vous devez vous demander pourquoi je vous raconte tout cela. Disons que l’art-thérapie s’étend de la médecine au développement personnel, en passant par différentes approches psychothérapeutiques. Si vous allez jusqu’au bout de la lecture de cet article, vous comprendrez en quoi commencer par la lecture d’ouvrages spécialisés peut ouvrir les yeux sur les différentes formations en art-thérapie.
J’ai donc investi dans un premier ouvrage : Art-thérapie – Pratiques cliniques, évaluations et recherches sous la direction scientifique de Fabrice Chardon. L’ouvrage est un regroupement de textes et d’articles de recherches en art-thérapie qui ont fait l’objet d’une présentation lors d’un congrès en novembre 2016 organisé par l’Afratapem.
Dès les premières pages, je suis confrontée à une distinction entre l’art-thérapie traditionnelle qui appartient au monde de la psychologie, et l’art-thérapie moderne dont les contributeurs de l’ouvrage que je suis en train de lire sont les fervents défenseurs.
Je dois bien dire ici que j’ai été surprise de constater qu’il existe une telle différence, un tel « débat » autour de l’art-thérapie.
Art-thérapie traditionnelle et art-thérapie moderne
Intriguée, j’ai effectué quelques rapides recherche sur cette différence entre l’art-thérapie traditionnelle et l’art-thérapie moderne. Ces deux approches ne partagent ni les mêmes objectifs, ni les mêmes méthodes, ni les mêmes protocoles, ni les mêmes évaluations.
L’art-thérapie moderne revendique son aspect scientifique en s’appuyant notamment sur les recherches en neuroscience cognitive. Elle est prescrite par des médecins. Les art-thérapeutes modernes doivent suivre un protocole très précis, effectuer des évaluations des méthodes utilisées et des effets thérapeutiques sur les patients. L’art thérapeute moderne est un artiste et un thérapeute, il n’interprète pas les productions des patients mais les évalue et communique les résultats au médecin prescripteur.
L’art-thérapie traditionnelle est rattachée aux sciences humaines, à la psychologie et la psychanalyse tout particulièrement. Le psychothérapeute utilise l’art comme médium : l’art offre ainsi la possibilité d’une interprétation à travers la production ou le discours du patient. L’art-thérapeute traditionnel n’est pas nécessairement artiste.
Différentes formations
Forte de cette découverte, j’ai donc pu :
- commencer à réfléchir vers quelle forme d’art-thérapie j’avais envie de me tourner
- orienter mes recherches de formation dans cette nouvelle direction.
Vous devez vous en douter, c’est vers l’art-thérapie traditionnelle que je vais me diriger. D’abord parce que je n’ai pas très envie de travailler sous l’égide du corps médical ou d’une scientificité qui ne garantira en rien que je devienne une bonne ou une mauvaise thérapeute, et qui n’aidera pas davantage mes patients.
Ensuite, et surtout, parce que je suis psychothérapeute et non artiste, j’ai donc besoin de méthodes, de techniques qui me permettent de me servir de l’art comme médium.
Par conséquent, sur les deux DU d’Art-thérapie, il n’y a que celui proposé par l’université de Toulouse qui reste en lice. Cependant, en effectuant des recherches, j’ai découvert un DU Arts et Médiations thérapeutiques proposé par l’université Paris Diderot dont le programme me plaît beaucoup.
bonjour il existe d’autres courants d’art-thérapie en France. Je vous conseille la lecture de JP Klein par exemple (pensez l’art-thérapie). Il existe des DU mais aussi de certification (RNCP). Ces écoles sont souvent plus axées sur les outils pratiques, notamment concernant l’adaptation des médias artistique au service de la thérapie. Vous pouvez voir les sites des écoles suivantes par ex. IRFAT (Alain Glaize), Inecat (JP Klein) ou Puzzle : association régionale d’art-thérapie du Nord-Pas de Calais (Colette Larcanché)