Projet d’art-thérapie
Projet d’art-thérapie

Projet d’art-thérapie

J’ai décidé il y a quelques temps de me former à l’art-thérapie. C’est un projet que j’ai au fond de moi depuis un bon moment mais pour lequel je ne m’autorisais pas à franchir le pas de la pratique pour certaines raisons que je vais vous exposer dans cet article. Ce sera donc un contenu un peu plus personnel, intimiste qui vous sera proposé une fois par semaine en plus des autres contenus sur la psychanalyse. Car je m’engage à vous partager ma démarche, mon avancée, mes ressentis, mes échecs et mes réussites. J’espère que ce nouveau format vous plaira et que vous serez à mes côtés dans cette aventure.

Ma relation à l’art

L’art a toujours rôdé dans ma vie personnelle, tentant régulièrement des percées dans ma vie professionnelle. Il y a trois domaines artistiques qui ont une grande importance et qui ont beaucoup influencé mon existence : l’art dramatique, l’écriture et les arts plastiques.

L’art était pour moi et dans la pratique que j’en ai, purement artistique. Je suis restée bloquée pendant longtemps sur cette conception de l’art alors même que mes premières relations avec lui étaient déjà thérapeutiques.

Par exemple, mon sujet de mémoire de Master 2 en Sciences de l’Education portait sur les rôles et statuts de l’intervenant théâtre en milieu scolaire. Je m’y intéressais déjà au psychodrame, au Théâtre de l’Opprimé d’Augusto Boal. Plus tard, j’ai multiplié les interventions ponctuelles en milieu scolaire ou socio-éducatif avec les techniques du Théâtre Forum.

Pourtant, il y avait toujours quelque chose en moi qui dissociait dans l’art son approche esthétique de son apport thérapeutique. Ce dernier ne restait qu’occasionnel, voire accidentel : soit je suis une artiste : comédienne, metteur en scène, écrivain, plasticienne ; soit je suis thérapeute : psychanalyste, sophrologue.

Et il y a eu une prise de conscience.

art thérapie

L’art de la thérapie

Cela fait maintenant deux ans que je suis en pause professionnelle. Fin 2018, cela n’a pas été sans tristesse que j’ai pris la décision de fermer mon cabinet : 2019 annonçait un changement de vie, un déménagement qui n’aurait finalement pas lieu. Initialement, cela ne devait être qu’une année d’arrêt, le temps de faire profiter à mes enfants de ma disponibilité, de mon soutien. Et puis…

J’ai continué les supervisions avec à l’esprit l’idée de réouvrir un cabinet début 2020. J’ai alimenté mon blog et ma chaîne YouTube, j’ai lu des ouvrages de psychanalyse. J’ai écrit aussi avec le désir de finir un roman. J’ai même projeté de reprendre des recherches laissées de côté. Et en janvier de cette année, les médecins nous ont annoncé que l’un de mes enfants avait développé un cancer : un sarcome d’Ewing.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  L'Adieu au corps - David Le Breton

Les premiers mois, il n’était plus question que je reprenne mon activité. Je me consacrai entièrement au soutien à apporter à mon fils. Je me réfugiais de temps en temps dans la lecture, l’écriture et la pratique artistique : c’était un moyen de fuir la réalité de la maladie et les traitements lourds.

L’envie de reprendre mon activité de psychanalyste est revenue en même temps, je l’avoue, que les traitements étaient efficaces et que la maladie s’éloignait. Mais ma fragilité émotionnelle a fait, je pense, s’installer une crainte de la clinique. Pendant quelques mois, j’ai beaucoup intellectualisé mon travail : je me suis plongée dans la théorie, je n’envisageais plus mon métier de psychanalyste que sous la forme d’enseignements, de formations. Je comptais développer un cabinet exclusivement en ligne. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, j’en parlerai dans un prochain article.

La thérapie de l’art

Depuis septembre, je tourne en rond sur mes projets professionnels, je tourne en rond sur moi-même. Je sais qu’une formation et une pratique en ligne ne suffiront pas. La relation à la réalité, la relation à l’autre risquent d’être très endommagées.

Il s’agit pour moi de sortir du cocon dans lequel je me suis enveloppée durant ces derniers mois, un cocon pour me protéger d’une réalité que j’ai vécue comme étant agressive. Pour renouer, recréer des liens paisibles avec cette réalité, la pratique artistique m’est apparue comme un moyen sensiblement approprié.

Cette pratique artistique qui me servait jusqu’à présent de refuge pour m’éloigner d’une réalité que je trouvais dure et cruelle, va désormais me servir à faire la paix avec cette réalité et renouer le dialogue et le partage avec le monde extérieur. Elle me permettra aussi, j’en suis certaine, d’apaiser mes craintes quant à la réouverture d’un cabinet.

Mon projet

Je me suis donc renseignée sur les formations en art-thérapie. Le DU (Diplôme Universitaire) d’Art-thérapeute que proposent les universités de Tours et de Toulouse me plaisent beaucoup. Mais elles ont un certain coût non négligeable et les inscriptions sont closes pour le moment : il me faut donc attendre la rentrée 2021.

En attendant, je vais me former en autodidacte : en lisant des ouvrages, en pratiquant moi-même, en créant des ateliers… et en vous partageant mon avancée, mes découvertes, mes expériences !

Abonnement à la newsletter

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Vous avez aimé, vous êtes libre de partager

10 commentaires

  1. Vous avez vraiment du courage. Surmonter cette épreuve ET reprendre le travail.
    Je pense que c’est normal, qu’après une telle adversité, vous avez besoin d’un changement, d’une remise en question sur les choix passés.

    Ce sera un plaisir de vous suivre !

    1. Oui, les premières semaines ont été difficiles, chaque projection dans l’avenir proche ou lointain était douloureux. Quand les premiers résultats positifs sont arrivés, j’ai pu repenser progressivement à mon activité professionnelle, à sa reprise à venir. Cela m’a permis de ne pas rester engluée par la maladie de mon fils.

  2. Ton article me parle beaucoup Anne-Angélique ! En tant que bibliothérapeute, je suis très sensible aux façon de prendre soin de soi par un moyen artistique, que ce soit l’écriture, le dessin, la peinture, le collage. C’est d’ailleurs quelque chose qui est utilisé dans les ateliers de bibliothérapie créative où la lecture est associée à un moment créatif qui pourrait relever de l’art thérapie… Je suivrai ton parcours avec intérêt 🙂

  3. Bonjour,
    J’ai envie de te dire 2 choses : la 1ère c’est GÉNIAL… Tu as déjà la sensibilité et l’expérience pour ces 2 domaines, faire les liens entre les 2, ça ne sera que du +++++ et forcément, tu seras en mesure de faire ses liens, toute seule dans un 1er temps puis ensuite quand tu pourras suivre la formation.
    La 2ème chose, c’est : pourquoi voir le fait de faire de l’art comme une fuite et non comme une façon de justement agrémenter cette réalité que tu vis et qui est si compliquée ? Ce n’est pas mal de prendre du temps pour soi… c’est ce qui permet d’aller aussi bien que possible et d’être là pour ses proches qui vont mal. Sur un marathon, il y a des ravitaillements tous les 5 kms… Ce n’est pas pour rien 😉
    @u plaisir

    1. C’était une fuite nécessaire et salvatrice, une fuite à l’intérieur de moi-même pour me recharger en pulsions de vie. C’était donc davantage me mettre à l’abri des pulsions de mort qui m’environnaient et qui réveillaient celles qui sommeillaient en moi.
      Merci pour tes encouragements !

      1. J’ai l’impression que quand tu parles de « fuite » il y a une connotation négative, qu’il y a une culpabilité derrière, je me trompe?

        1. La fuite peut être positive face à la menace, si je reconnais dans cet acte que la menace est trop forte, que je manque de ressources pour faire face ; c’est un moyen efficace pour prendre du recul, évaluer la menace, et trouver en moi les ressourses nécessaires pour l’affronter. La fuite ne devient négative que si cette prise de recul et de conscience ne se font pas et que je m’inscris dans la répétition qui me pousse à me replier sur moi-même et à me déconnecter de la réalité.

  4. Merci pour ton article, il est très intéressant.
    Je suis particulièrement touchée par ton histoire et je te souhaite que tes projets se passent comme tu le désires.
    Je suis moi-même en psychanalyse et j’espère bien devenir psychanalyste dans une dizaine d’année. C’est un magnifique métier. J’espère qu’un jour tu pourras créer ta propre formule, mixée de tous tes désirs.

Laisser un commentaire