L’évolution psychosexuelle prégénitale : stade oral, stade anal et stade phallique
L’évolution psychosexuelle prégénitale : stade oral, stade anal et stade phallique

L’évolution psychosexuelle prégénitale : stade oral, stade anal et stade phallique

C’est au cours de la période de l’enfance, des cinq premières années de la vie, que l’individu traverse différentes étapes, différents stades : les stades prégénitaux. Ces stades sont au nombre de trois : le stade oral, le stade anal et le stade phallique. Ils composent ce que l’on appelle l’évolution psychosexuelle de l’enfant.

La notion de génitalité et d’évolution psychosexuelle

En psychanalyse, on considère que l’âge adulte donne accès à ce qui est nommé la génitalité. La sexualité génitale adulte se caractérise par l’expérience du coït.

L’enfant tout au long de son développement libidinal éprouve du plaisir sexuel en dehors du coït. Ce plaisir résulte de la stimulation de ses organes génitaux et de l’excitation d’autres zones corporelles.

Ces zones corporelles sont les zones érogènes et chaque zone érogène correspond à un stade prégénital. La primauté d’une zone érogène nous renseigne sur la phase prégénitale que l’enfant traverse.

Le stade oral

Le stade oral est la première organisation sexuelle que l’enfant connaît. L’oralité concerne la première année de la vie de l’enfant.

Le plaisir est principalement apporté par la tétée qui rassasie l’enfant et lui apporte du plaisir par la stimulation de la bouche et de la langue. C’est pourquoi le nourrisson aime tant téter le sein de sa mère ou une tétine.

L’enfant va exploiter tous ses sens pour connaître sa mère : la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe.

Le stade oral se divise en deux périodes : le stade oral précoce ou stade primitif et le stade oral cannibalique ou stade oral tardif.

Le stade oral précoce se déroule sur les six premiers mois de la vie. L’enfant découvre sa mère mais il est incapable psychiquement de la considérer dans sa totalité : il n’en perçoit que des morceaux. Il la perçoit à travers son visage ou le sein nourricier. Grâce à la prise alimentaire, l’enfant met en place un premier processus psychique : l’incorporation.

Au stade oral précoce, l’enfant croit que le monde est limité à ce qu’il perçoit à travers ses différents sens. La mère n’existe que lorsqu’il peut la voir, la sentir, l’entendre ou la toucher.

Lorsque l’enfant ne perçoit plus sa mère et qu’il est en attente de la tétée, la frustration engendrée va générée une tension importante dans tout son corps. Il trouve à décharger cette tension en suçant son pouce ou une tétine, substituts temporaires permettant de différer la satisfaction.

Par la succion du pouce ou de la tétine, l’enfant parvient à se satisfaire partiellement lui-même. Il s’agit d’une satisfaction auto-érotique.

Le stade oral cannibalique ou stade oral tardif succède au stade oral précoce. Il se déroule sur les six mois suivants. Durant cette période, les premières dents du nourrisson apparaissent et provoquent, à cause de la douleur, un besoin important de mordre. C’est à ce moment que la tétée devient difficile et que le sevrage se met en place.

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Simultanément à cette évolution physiologique, on assiste à une évolution psychique du bébé. Progressivement, il reconnaît pleinement sa mère, personne centrale pour l’enfant qui se sent rassuré et en sécurité en sa présence.

Du fait de cette reconnaissance et cette distinction que l’enfant opère entre sa mère et les autres, l’enfant peut s’inquiéter lorsque sa mère est absente. Cette inquiétude est caractéristique de l’angoisse du huitième mois.

Stade oral, stade anal, stade phallique

Le stade anal

Le stade anal est le stade que traverse l’enfant pendant la deuxième et la troisième années de sa vie. L’enfant apprend la maîtrise de ses sphincters.

La zone érogène est déplacée : le plaisir de l’enfant se situe au niveau de la zone anale, dans l’acte de défécation ou de rétention des fèces.

Lors de la défécation, l’enfant comprend que ses excréments passent de l’intérieur à l’extérieur de son corps. Il a l’impression de perdre quelque chose de lui-même. Il comprend également que lui seul décide de cette expulsion ou de cette rétention.

C’est donc l’éducation à la propreté qui révèle l’importance de cette découverte chez l’enfant qui use et profite de cette nouvelle emprise.

C’est dans l’organisation anale que l’on trouve les premières manifestations sadiques et c’est la raison pour laquelle ce stade est aussi nommé stade sadique-anal.

Comme pour le stade oral, il y a deux temps du stade anal :

  • La première phase est l’étape précoce, centrée sur l’expulsion des fèces. Le sadisme prend forme dans le désir de destruction de cet objet excrémentiel.
  • La seconde phase est une phase centrée sur la conservation de l’objet excrémentiel. C’est la volonté de maîtrise et de domination qui se substitue au désir de destruction.

Le stade phallique

Le stade phallique est le dernier stade rencontré avant le complexe d’Œdipe. Il est une amorce de celui-ci : le complexe d’Œdipe est corollaire de l’importance accordée aux organes génitaux.

Ce stade se déroule chez l’enfant de trois à six ans.

La zone érogène se situe au niveau des organes génitaux, le pénis pour le garçon et le clitoris pour la fille (qui ne considère pas encore son vagin).

L’enfant découvre la masturbation génitale et ses fantasmes. Mais une découverte majeure va perturber cette nouvelle organisation et placer l’enfant dans une problématique douloureuse et angoissante : le complexe de castration.

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