Les différentes formes de la dépression
Les différentes formes de la dépression

Les différentes formes de la dépression

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de dépression et de toutes les formes qu’elle peut prendre. Cela va de la petite déprime à la bipolarité. Entre les deux, se développe quelques variantes dans l’expression de la dépression : la cyclothymie – ou autrement appelée troubles de l’humeur -, la dépression chronique. Une chose importante à savoir et à reconnaître, c’est que nous ne sommes pas toutes et tous égaux face aux différentes manifestations de la dépression. Si certaines personnes savent accueillir et accepter un moment de déprime – ici, je parle bien de déprime et non de la forme pathologique de la dépression encore moins de la bipolarité -, d’autres vont se noyer dedans et très mal le vivre.

La bipolarité : forme pathologique de la dépression

Je commence par la forme pathologique la plus lourde et la plus difficile autant à diagnostiquer qu’à gérer. La bipolarité relève de la structure psychotique, c’est donc une des trois psychoses que sont la paranoïa, la schizophrénie et ce que l’on nommait avant la maniaco-dépression.

La bipolarité ou la maniaco-dépression est une oscillation entre un état dit maniaque et un état dépressif. L’état maniaque n’est pas de l’ordre de l’obsession à nettoyer sa maison, mais un état dans lequel l’individu perd partiellement voire totalement contact avec la réalité et va agir de façon impulsive et exagérée. Pendant cette phase de manie, l’individu n’a plus conscience des conséquences de ces actes. Par exemple, une personne peut vider son compte bancaire ou dépasser son découvert autorisé en s’achetant en quelques minutes et sans aucune raison particulière, une quantité disproportionnée de paires de chaussures : elle n’a aucunement conscience des conséquences sur son compte en banque.

A la phase de manie succède la phase dépressive. L’individu tombe peu-à-peu ou très rapidement dans une dépression plus ou moins profonde qui le pousse à se dévaloriser, à s’isoler, souvent à recourir à certaines addictions (alcool, drogue), à se désocialiser, voire à passer à l’acte et à se suicider. La personne vit des angoisses de l’ordre de la honte et de la culpabilité sans savoir pourquoi, sans même les relier à leur épisode maniaque qui a précédé.

On parle de type hyper-maniaque quand les phases de manies sont plus importantes que les phases de dépression ; de type hypo-maniaque quand ce sont les phases de dépression qui sont plus intenses que celles de manie. Enfin on parle aussi de personne monopolaires : ici les deux phases ne se manifestent pas de façon intense et font davantage penser à des troubles de l’humeur.

Pourquoi ai-je écrit plus haut que la bipolarité est plus difficile à diagnostiquer et à gérer ? A diagnostiquer, parce que c’est le nombre, la régularité et l’intensité des phases qui donnent l’indice qu’il s’agit peut-être de bipolarité et quel type de bipolarité. Elle peut être très facilement confondue avec une dépression unique et il y a une forme de déni de l’entourage qui s’érige contre le diagnostic.

A gérer aussi, parce qu’une fois le diagnostic posé, le bipolaire doit accepter qu’il est bipolaire et surtout de prendre un traitement à vie. Or qui a envie de reconnaître qu’il est psychotique et de prendre des médicaments tous les jours jusqu’à la fin de ses jours ? Personne. D’autant que le traitement étant efficace, le bipolaire ne se sent plus bipolaire, les phases de manie et de dépression s’atténuent, disparaissent et le bipolaire arrête son traitement se croyant guéri.

les différentes formes de la dépression

La cyclothymie, les troubles de l’humeur

Comme écrit précédemment, les troubles de l’humeur sont associés à la bipolarité sous le nom de monopolarité : les cycles sont souvent courts mais réguliers et avec des phases maniaques et des phases dépressives avec une intensité faible ou moyenne.

Est-ce que l’on peut parler de psychose ou de structure psychotique pour les personnes souffrant de cyclothymie ou de troubles de l’humeur ? Oui et non, ça dépend vraiment de chaque personne. Il peut y avoir ce qu’on appelle un noyau psychotique chez certains individus mais il ne me paraît justifié d’en faire une généralité applicable à toutes personnes souffrant de cyclothymie.

Dans tous les cas, il est important pour les personnes souffrant de troubles de l’humeur qu’elles soient accompagnées tant d’un point de vue psychologique que médical. La prise de thymorégulateur prescrit par un médecin psychiatre peut leur être particulièrement bénéfique sans que ce soit obligatoire pour autant – ce qui n’est pas le cas pour les bipolaires qui, rappelons-le, doivent prendre un traitement à vie.

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L’accompagnement thérapeutique pourra être une psychothérapie comportementale et cognitive ou une psychothérapie analytique, afin de permettre au patient d’apprendre à mieux gérer ses émotions, à comprendre ses sentiments de honte et de culpabilité, de tristesse qui l’habitent, de lui redonner confiance en lui et lui permettre de s’affirmer.

La dépression et la dépression chronique

La dépression peut survenir à la suite d’un traumatisme ou bien arriver, s’installer lentement, progressivement dans le quotidien d’un individu. Elle est très souvent associée, au premier ou au second plan, à d’autres souffrances, troubles du comportement ou pathologies : burn-out, addiction, trouble obsessionnel compulsif, trouble des conduites alimentaires, phobie sociale, anxiété, stress, etc.

Les symptômes peuvent être une perte d’appétit ou bien une tendance à la boulimie, une grande lassitude, une grande tristesse voire un effondrement intérieur, un épuisement général, des problèmes de sommeil, une perte généralisée de goût, d’intérêt à tout ce qui est agréable, satisfaisant, qui nous apporte du plaisir, du bonheur, très souvent une apathie (absence d’émotions) et une léthargie (engourdissement physique et psychique) qui pousse la personne dans la passivité et l’impossibilité d’agir ou de réagir.

L’individu atteint de dépression se renferme sur lui-même, se désocialise, perd petit-à-petit des repères temporels, ne prend plus soin de lui que ce soit de son corps ou de sa santé mentale. Il est parfois envahi d’idées noires ou suicidaires et peut passer à l’acte.

Si un traitement à base d’anti-dépresseurs peut être efficace, il ne doit pas être le seul traitement envisagé. En effet, trouver le bon anti-dépresseur et la bonne dose peut mettre du temps, et ces effets sur le patient – si celui-ci est engagé et prend correctement sa posologie – peuvent prendre du temps.

Une psychothérapie doit venir soutenir le traitement médicamenteux. D’abord, parce qu’il s’agit de sortir la personne de l’isolement psychique dans lequel la dépression l’enferme. Ensuite, parce que la personne doit réapprendre à prendre soin d’elle. Enfin, parce qu’il s’agit de comprendre les causes de cette dépression et faire en sorte qu’elle ne s’installe pas et devienne une dépression chronique, ou qu’elle ne revienne pas, que la personne puisse faire face à d’éventuels troubles dépressifs, si une situation similaire à celle à l’origine de la dépression se présente à nouveau.

Déprime, dépression, bipolarité

La déprime

La déprime se manifeste de façon très passagère. Bien souvent, les personnes qui se sentent déprimées peuvent mettre des mots sur leur déprime et surtout identifier les causes, l’origine de cette déprime. Elles ont conscience de leur mal-être et ne le laissent pas s’installer ou du moins pas trop longtemps.

La déprime se caractérise souvent par un sentiment de tristesse, de lassitude, de nostalgie, de légère mélancolie. Elle s’accompagne parfois d’apathie ou de léthargie, un peu comme si l’individu avait attrapé un virus, qu’il faisait un peu de fièvre, qu’il avait juste besoin d’un peu de bouillon et de sommeil.

La personne qui se sent déprimée va peut-être éprouver de la fatigue dans tout son corps, une baisse d’énergie et le besoin de se reposer plus que d’habitude. Elle peut aussi avoir le sentiment d’être nulle, incapable, inutile et perdre confiance en elle, se dévaloriser.

Elle est très souvent passagère mais si elle s’installe un peu trop elle peut se transformer en dépression. De même, si elle a tendance à être régulière peut-être qu’il serait bon de consulter un psychothérapeute pour éclaircir, comprendre et faire le point sur cette régularité.

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