Être libre implique d’être responsable et autonome. Cela signifie entre autres de savoir ce que l’on veut. Il s’agit donc de renoncer à ce que l’on ne veut pas ou plus, à être sincère, clair, honnête, lucide avec soi-même et tout particulièrement avec ses besoins et ses désirs. Exit les désirs, les injonctions, le regard des autres ! Pas de façon définitive (enfin, si ! pour les injonctions, vous pouvez vous en débarrasser !), juste le temps de faire le point sur vos désirs.
Se mettre à l’écoute de ses désirs, savoir ce que l’on veut, cela semble facile. Après tout, il n’y a qu’à se poser cette question : « Qu’est-ce que je veux ? ». Mais la réponse ne vient pas aussi facilement qu’on le souhaite, qu’on l’espère.
Pourquoi ? La première (mais non la seule) raison est que vous avez peur des autres, de leur regard critique, négatif, sentencieux. Cela va se traduire par ce genre de réponse : « Je veux cela ou faire cela, mais que va pensez, dire untel ou unetelle ? »
Pourquoi accorde-t-on une place trop importante aux désirs, approbations des autres ?
Vous le savez, ce n’est probablement pas la première fois que vous le lisez : que vous ayez un choix à effectuer, une décision à prendre, ce choix, cette décision, ne concernent que vous et votre bien-être, il n’y a que vous qui savez ce qui est bon pour vous, il n’y a que vous qui savez ce que vous voulez.
Mais malheureusement, dans nos sociétés occidentales qui regorgent de sondages d’opinion, de réseaux sociaux où les « j’aime » et partages prennent de plus en plus de place dans nos existences, le regard des autres est omniprésent.
Par ailleurs, les injonctions parentales ou sociales ont formaté nos individualités pour qu’elles se fondent plus facilement dans la masse, le collectif. Il est nécessaire pour qu’une civilisation survive qu’une norme et une normalisation soient mises en place et imposées.
Nous pensons (et peut-être pas tout à fait à tort…) que si nous ne respectons pas les codes, si nous ne nous comportons pas de telle manière, si nous générons du déplaisir chez les autres, nous serons exclus de telle société, tel groupe, pire de tel cercle familial !
C’est pourquoi nous accordons souvent beaucoup trop d’importance, de place au regard des autres qui peuvent se faire juges ou critiques de nos actes, nos attitudes et comportements, de nos pensées.
Ce regard nĂ©gatif des autres n’a d’autre objectif que nous mettre dans le droit chemin ou sur la voie de la satisfaction de leurs dĂ©sirs. Et comme nous ne voulons ni ĂŞtre mis Ă la marge, ni dĂ©plaire aux autres (ce qui signifierait un rejet de leur part), nous optempĂ©rons très docilement.
Cela a pour conséquence de nous mettre irrémédiablement à côté de nos désirs, de nous en éloigner jusqu’à les ignorer voire les renier.
Il suffit alors de faire abstraction du regard des autres pour savoir ce que l’on veut ! Mais se dĂ©tacher du regard des autres n’est pas une mince affaire… Cela implique nĂ©cessairement de la confiance en soi et de l’estime de soi.
Affirmer ces choix, c’est renoncer à plaire aux autres, à satisfaire leurs besoins, leurs désirs. Ce renoncement fait peur. On s’imagine être rejeté, abandonné, exclu, seul.
Quand on renonce au regard des autres, on sait ce que l’on peut perdre : une approbation, une certaine reconnaissance, de l’amitié, de l’affection, de l’amour.
Savoir ce que l’on veut devient un vrai risque à prendre : on ignore ce que cela va nous apporter, on est rarement certains des conséquences positives de nos choix, de nos décisions.
Alors que faire ? Passer toute notre vie à côté de nos désirs ou apprendre à se détacher du regard négatif des autres ?
Quelques actions à mettre en place pour se détacher du regard des autres
Voici ce que vous pouvez faire, mettre en place pour vous détacher du regard des autres et pouvoir vous reconnecter avec vos besoins et vos désirs.
- ArrĂŞtez de vous justifier
Cessez de répondre aux « pourquoi ? » des autres. Ceux-ci n’ont qu’un objectif, conscient ou inconscient, celui de vous faire douter de vous et de renforcer l’emprise qu’ils ont sur vos choix de vie, vos décisions, vos désirs.
Il arrive souvent que vous anticipiez ces « pourquoi ? », que vous vous justifiez sans qu’on vous demande de le faire. Vous vous placez directement en position de dépendance, de soumission affective : il est nécessaire que quelqu’un ou quelque chose (une communauté par exemple) valide vos choix.
Si vous avez envie de parler, de vous exprimez sur ce que vous voulez pour vous et que cela vous rend fier et heureux, faites-le. Mais assurez-vous que vous résisterez au besoin de vous justifier.
- Remplacez le regard des autres par votre seul et unique regard
Parlez-vous à vous-même (même si cela fait un peu schizophrène…) : vous êtes votre meilleur allié !
Ici, il ne s’agit pas de vous critiquer ou de vous juger : parce que ça ne sert Ă rien (Ă moins de rĂ©pondre Ă vos tendances masochistes…), et surtout parce qu’il y a de grandes chances pour que ces jugements ou ces critiques ne viennent pas de vous mais des injonctions (principalement parentales !) que vous avez intĂ©grĂ©es et faites vĂ´tres depuis votre premier « non ! ».
Je vous propose un jeu (et j’insiste sur l’aspect ludique de cette activité).
- Prenez un papier et un stylo (ne vous prenez pas la tĂŞte sur le type de papier ni sur la couleur du stylo).
- Enoncez et écrivez ce qui fait problème en vous comme : « Je veux aller courir tous les matins, mais je ne suis pas motivée », « Je veux m’acheter cette robe rose, mais elle coûte un bras », « Je veux démissionner de mon poste, mais je risque de me retrouver au chômage », etc., avec cette formulation « Je veux ceci, mais cela fait obstacle » (il peut y avoir plusieurs énoncés, autant que vous le voulez !)
- Avec votre stylo, barrez tout ce qu’il y a après la virgule de façon à vous retrouver avec des formulations de type « Je veux aller courir tous les matins », « Je veux m’acheter cette robe rose », « Je veux démissionner de mon poste », etc., « Je veux ceci » : ce qu’il y a après cette virgule correspond au regard des autres, aux injonctions.
- A la fin de la liste, écrivez cette question : « Qu’est-ce que tu en penses ? » et signez
- Pliez la feuille, glissez-la dans une enveloppe sur laquelle vous écrivez votre nom et glisse-la dans votre boîte aux lettres, ce courrier vous vous l’adressez à vous-même et vous ne l’ouvrirez que le lendemain
- Le lendemain, vous relisez cette liste de désirs, d’envies, de besoins et vous pouvez déjà dans un premier temps noter l’impression que cela vous fait de les lire sans le regard des autres
- Dans un deuxième temps, répondez positivement à la question « Qu’est-ce que tu en penses ? » pour chaque désir ou envie ou besoin : « Je veux aller courir tous les matins : c’est génial ! », « Je veux m’acheter cette robe rose : très bon choix ! », « Je veux démissionner de mon poste : tu sais ce qui est bon pour toi ! »
Vous pouvez relire de temps en temps cette liste ou bien en refaire une autre quand vous en avez besoin, quand il est nécessaire de laisser davantage de place à ce qui est important et bon pour vous et d’évacuer ces regards négatifs et ces injonctions qui ne vous appartiennent pas.
- Apprenez Ă faire les choses par vous-mĂŞme et pour vous-mĂŞme
Arrêtez de demander l’approbation, l’avis, la validation des autres. Il est important que vous appreniez à vous détacher de la dépendance affective qui vous lie aux autres. Ce ne sont pas les autres que vous voulez satisfaire, mais vous-même.
Commencez par des situations faciles comme vous préparer un café sans demander autour de vous si quelqu’un en veut un, aller faire du shopping seul et acheter ou non quelque chose qui vous plaît ou dont vous avez besoin sans demander le conseil du vendeur (voire en refusant le conseil qu’il vous propose) ou de vos amis.
Vous pourrez par la suite faire seul de plus en plus de choses : vous inscrire Ă la salle de sport, aller vous promener, reprendre des Ă©tudes, changer de travail ou de logement, voyager, etc.
Petit-à -petit, la peur de vous retrouver seul face à vous-même va disparaître et la solitude pourrait même devenir un plaisir et une nécessité. Vous saurez par ailleurs apprécier à sa juste valeur la présence des autres et le lien qui vous pousse à vous retrouver avec eux quand vous le désirez.
- Concentrez-vous sur le positif de vos désirs
Vos désirs sont bons pour vous. Aussi faites-vous confiance, ne remettez pas en question ce que vous voulez en imaginant ce que des actions que vous pouvez mettre en place pour les satisfaire, vont vous apporter de négatif.
Au contraire, concentrez-vous sur ce que vos désirs et leur réalisation, leur satisfaction vont vous apporter de positif. Imaginez des regards bienveillants en commençant par votre propre regard sur vous-même (mais oui, vous êtes capable de vous aimer !), des personnes vous félicitant, témoignant leur admiration pour ce que vous avez décidé pour vous.
- Enfin, pensez à la liberté !
Pensez à cette liberté que vous allez ressentir quand vous vous serez éloigné du regard négatif des autres et que vous serez en accord avec vous-même, avec ce que vous voulez vraiment.
Vous vous sentirez incroyablement responsable et autonome. Vous ne laisserez plus les autres s’exprimer à votre place, décider pour vous.
Vous vous sentirez libéré du poids du regard et des injonctions des autres, de la dépendance affective qui faisait obstacle à la réalisation de vos besoins et de vos envies.
Vous l’aurez compris, les quelques actions sur lesquelles je vous propose de réfléchir et que vous pouvez mettre en place si vous le voulez, n’ont pas pour objectif de vous fâcher avec tout le monde, de vous isoler des autres, ou de vous interdire de solliciter un avis ou un conseil s’ils s’avèrent nécessaires.
Il s’agit plutôt d’apprendre à votre rythme à vous détacher, à vous débarrasser de ces regards qui vous jugent ou vous critiquent et vous empêchent d’agir conformément à vos envies, et qui au lieu de vous apporter satisfaction, plaisir et liberté, vous engluent dans la frustration, la peur ou la culpabilité.
Etes-vous prêt à vous détacher du regard négatif des autres ? Par quelle action avez-vous envie de commencer ? J’attends vos retours d’expérience en commentaire !
Je suis entièrement d’accord, et justement j’ai réussi que récemment à passer ce cap. À faire des choses pour moi et a commencé à apprécier la solitude et en profiter. Mais bon. Magré cela, vouloir être aimée par tout le monde est un de mes plus grands défauts et j’avais besoin de votre article pour qu’il me remette sur la bonne voie. Merci.
Merci pour cet article, j’en avais besoin. Des actions que je connaissais mais que j’avais oubliĂ©. Un bon rappel accompagnĂ© de pleines nouvelles actions Ă exĂ©cuter 🙂
J’aime beaucoup le fait de s’envoyer une lettre …. excellente idĂ©e que je vais mettre en Ĺ“uvre rapidement … mais le rest est excellent Ă©galement 🙏
Super astuces, j’aime beaucoup l’exercice avec les virgules. Nous devons rĂ©apprendre Ă nous parler comme notre meilleur ami, avec bienveillance