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La pulsion

La théorie pulsionnelle est fondamentale dans la pensée freudienne. Elle permet de mieux comprendre non seulement ce qui est à l’origine de nos conflits internes et externes, mais aussi en quoi nous ne sommes pas des êtres uniquement déterminés par la biologie. Les pulsions sont cette transition, cette limite, entre le somatique et le psychique, entre le corps et l’esprit. Freud leur consacre un essai, Pulsions et destins des pulsions, qui paraît en 1915 dans la revue Imago

Qu’est-ce qu’une pulsion ?

La pulsion n’est pas un instinct car le propre de la pulsion n’est pas seulement son caractère de poussée instinctuelle, mais aussi et surtout sa capacité de se transformer.

Mais revenons d’abord à ce caractère instinctuel de la poussée qui l’anime. La poussée de la pulsion est une de ses composantes dynamiques avec sa source, son but et son objet. Nous pouvons imaginer la pulsion comme un long fleuve intranquille. Elle prend sa source dans le corps et plus précisément dans les excitations érogènes du corps.

Pour éviter que ces excitations ne soit trop importantes et ne fassent grossir ce fleuve au point de le faire déborder, la pulsion a une poussée qui va lui donner l’énergie et la force nécessaires pour qu’elle s’extrait de la source.
La pulsion va ensuite trouver un sens : c’est le but, c’est-à-dire l’obtention maximale de plaisir afin d’abaisser les tensions créées dans le corps par les excitations.

L’objet est ce qui devra être trouvé à l’extérieur du corps pour obtenir ce plaisir, il est substituable au premier objet, aux premières excitations, ces soins apportés principalement par la mère, premier objet d’amour qui est définitivement perdu.

Les quatre composantes dynamiques de la pulsion

Les destins de la pulsion

La pulsion est donc transformable. On dit qu’elle a plusieurs destins, et ces destins sont au nombre de quatre : le renversement en son contraire, le retournement sur la personne propre, le refoulement et la sublimation. Pourquoi ces transformations ? Parce que certaines pulsions ne sont pas admises et notamment les pulsions de haine qui sont très présentes en chacun de nous.

Le renversement en son contraire concerne un changement de but. C’est le cas du sadisme qui se transforme en masochisme : la pulsion sadique avait pour but d’obtenir un maximum de plaisir en faisant mal, une fois renversée, le but est d’obtenir un maximum de plaisir en ayant mal.

Le retournement sur la personne propre concerne un changement d’objet. Reprenons comme exemple la pulsion sadique qui a pour but d’obtenir un maximum de plaisir en faisant du mal et pour objet l’autre. Le sadisme va se transformer en autosadisme ou autoagression : l’objet n’est plus l’autre mais l’individu lui-même.

Le refoulement est un destin qui est possible notamment quand les deux premiers destins procurent davantage de déplaisir que de plaisir, quand l’individu a fait l’expérience de la douleur. La pulsion ne peut pas passer la frontière qui sépare l’inconscient du conscient : elle va être refoulée dans l’inconscient où elle sera stockée avec d’autres pulsions. Ainsi se constitue tout au long de la construction psychique de l’individu, un réservoir pulsionnel qui force l’équilibre psychique entre le conscient et l’inconscient. Le refoulé cherche incessamment à passer dans le conscient, et pour y arriver, il prend la forme d’une obsession, d’une phobie, d’une angoisse.

La sublimation est le dernier destin et probablement celui qui est le plus adopté par la pulsion. La pulsion change de but qui ne sera plus sexuel : la satisfaction obtenue sera désexualisée et valorisée par la société.

Les quatre destins de la pulsion

 Pour aller plus loin, je vous conseille de lire Pulsions et destins des pulsions de Freud.

Pulsions et destins des pulsions Freud

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“Pulsions et destins des pulsions”

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