Top 4 des principaux préjugés sur la psychanalyse
Top 4 des principaux préjugés sur la psychanalyse

Top 4 des principaux préjugés sur la psychanalyse

Tout le monde a des préjugés sur tout et n’importe quoi, vous, moi, votre belle-mère (surtout votre belle-mère). Un préjugé, c’est une opinion hâtive adoptée en l’absence d’informations ou de pratiques suffisantes. La psychanalyse n’y échappe pas ! Dans cet article, je vous livre les quatre principaux préjugés sur la psychanalyse en espérant que vous serez suffisamment informés pour passer à la pratique !

Préjugé sur la psychanalyse n°1 : « la psychanalyse, c’est pour les fous ! »

Beaucoup de personnes pensent qu’elles sont « saines d’esprit », qu’elles n’ont pas besoin de consulter un psy, qu’elles ne sont pas folles. Derrière ce préjugé qu’il faudrait être fou pour aller voir un psy, ou bien c’est parce qu’on est fou ou que l’on a sombré dans la folie que l’on va voir un psy ou qu’on est enfermé chez les fous, se cache essentiellement la peur d’être ou de devenir fou soi-même, mais aussi par ailleurs la confusion entre psychanalyse et psychiatrie.

La peur de la folie

On ne va pas se mentir, la folie, ça fait peur. Il n’y a qu’à regarder la représentation que l’on peut trouver de la folie dans la culture, les arts, la société. Des corps désarticulés qui semblent incontrôlables, des visages grimaçants et effrayants, l’inexpressivité de la torpeur qui annonce un orage mental à venir, les tableaux n’offrent guère une image sereine et rassurante de la folie.

La folie est aussi souvent associée à l’immoralité, à l’obscène, à l’enfermement, à la sédation. Ceux que la folie déborde sont condamnés à l’asile pour l’éternité. Il y a quelque chose de la honte, de la culpabilité qui se révèle à travers la folie, quelque chose qu’il faut cacher ou taire. Alors, aller chez un psychanalyste, parler, c’est comme dévoiler la part de folie que l’on a en soi. Et personne ne veut finir à l’asile !

Il arrive aussi que certaines personnes associent la folie aux maladies neurologiques ou neurodégénératives, à la sénilité, aux personnes souffrant de déficience mentale. Or la folie, c’est tout autre chose : elle ne revêt pas nécessairement le caractère pathologique qu’on lui prête à tort bien trop souvent.

Aller voir un psy ne signifie pas que l’on est fou, que l’on a un grain, que l’on va prendre des médicaments ou être enfermé dans un hôpital psychiatrique. On va voir un psy plus simplement quand on souffre et que cela n’est plus acceptable, tolérable, supportable : quand cette souffrance nous « rend fou » ?

La confusion entre psychanalyse et psychiatrie

La confusion entre psychanalyse et psychiatrie

Si je vous dis « fou », « folie », « maladie mentale », la première représentation que vous allez avoir sera probablement celle d’un hôpital psychiatrique et d’un médecin en blouse blanche : le psychiatre. Beaucoup de personnes pensent que si elles vont consulter un psy, ce sera forcément à l’hôpital, auprès d’un médecin psychiatre, et que ce dernier leur prescrira des anxiolytiques ou des anti-dépresseurs, ou les fera interner.

C’est que derrière l’apocope « psy », il y a plusieurs possibilités : le psychiatre, le psychologue, le psychanalyste, le psychothérapeute, le psychopraticien. Et chacun n’a pas reçu la même formation, n’a pas la même pratique clinique. Si le psychiatre travaille à l’hôpital psychiatrique, le psychanalyste travaille la plupart du temps dans un cabinet libéral. Le psychiatre peut effectivement vous prescrire un traitement médicamenteux et vous proposer une hospitalisation si nécessaire. Le psychanalyste, à moins qu’il soit par ailleurs psychiatre, ce qui arrive parfois, ne peut ni vous délivrer d’ordonnance ni vous proposer un internement.

Préjugé sur la psychanalyse n°2 : « Faire une analyse dure longtemps ! »

Cette idée qu’une analyse dure plus de dix ans est très répandue. En vérité, elle dure autant de temps que le patient veut la faire durer. Elle peut donc durer deux mois comme… une vie entière (surtout si vous devenez psychanalyste à votre tour) !

Le patient peut arrêter sa cure analytique quand il le souhaite. Le mieux est qu’il prévienne son psychanalyste parce qu’une fin de cure se prépare. Mais il n’y a aucune obligation. Il m’est arrivé quelque fois de ne plus revoir de patients qui avaient décidé d’arrêter leur cure sans m’en informer. Cela arrive parfois et il n’y a pas de soucis avec cela.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  Comment lire Freud facilement et avec plaisir ?

Bien souvent, une cure se fait en plusieurs tranches. Une première tranche de quelques semaines, mois ou années, puis un arrêt de quelques semaines, mois ou années, et puis une autre tranche de quelques semaines, mois ou années. Et ainsi de suite…

Il arrive aussi et assez souvent que le patient change de psychanalyste. Chaque patient est libre de commencer, interrompre, reprendre, arrêter sa cure, changer de thérapeute quand et comme bon lui semble.

La psychanalyse, ça coûte cher !

Préjugé sur la psychanalyse n°3 : « la psychanalyse, ça coûte cher ! »

C’est un des préjugés récurrent et inévitable sur la psychanalyse ! Il vous suffit d’aller sur quelques sites de psychanalystes et de consulter leurs tarifs s’ils sont donnés : entre 50€ et 100€ la séance dont parfois le patient ignore la durée, mais qu’il sait qu’elle n’est pas remboursée. A raison d’une séance par semaine, cela peut vite devenir un budget mensuel à part entière !

Même si le psychanalyste a affiché et fixé le tarif de ses séances, celui-ci est toujours réévaluable et négociable. Cela se fait généralement lors du premier rendez-vous, mais cela peut se faire également en cours d’analyse en fonction des changements de votre situation financière. A la hausse comme à la baisse, le montant, la durée et la fréquence des séances peuvent varier.

Chacun investit dans sa cure selon ses besoins et ses moyens sans que cela nuise à la thérapie. Si malgré tout vous trouviez le montant des séances encore trop élevé, sachez que le psychanalyste exerce en libéral et que sur le montant qu’il propose, il doit payer des charges : en général, il ne lui reste que 20% du montant initial.

Si le non-remboursement des séances reste un frein pour vous, vous pouvez d’une part consulter un psychiatre-psychanalyste qui acceptera peut-être de prendre votre carte vitale pour certaines séances, d’autre part vous renseigner auprès de votre mutuelle : certaines remboursent un certain nombre de séances.

Préjugé sur la psychanalyse n°4 : « la psychanalyse, c’est pour les intellectuels ! »

Certaines personnes imaginent que le travail analytique est réservé aux individus ayant fait des études ou à ceux qui souhaitent devenir psychanalystes. Or les souffrances psychiques touchent tout le monde, les enfants comme les adultes, et jusqu’à preuves du contraire, les tout-petits ne possèdent pas de bac+5 !

Aucun diplôme, aucun niveau intellectuel, aucun niveau de vie, aucune appartenance à une classe sociale ne sont requis pour commencer une analyse et arrêter de souffrir. Le travail analytique s’adapte à chaque individu et surtout à chacune de ses souffrances.

Il n’y a pas besoin d’être ingénieur ou philosophe pour comprendre ce qui ne va pas dans notre existence et vouloir aller mieux. Et il n’y a nullement besoin de connaître et d’assimiler les concepts et théories psychanalytiques pour avancer dans sa cure (à moins que celle-ci soit didactique parce que vous vous destinez à devenir psychanalyste, mais ceci est un autre sujet).

J’espère que cet article aura réussi à remiser vos préjugés (si vous en aviez) au placard et qu’il vous aura convaincu (si vous ne l’étiez pas déjà) que la psychanalyse est accessible à tous et qu’elle peut vous aider. Avez-vous encore des préjugés que je n’aurais pas mentionnés dans cet article ? Vous êtes libre de partager votre point de vue en commentaire.

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4 commentaires

  1. Je suis tellement d’accord avec cet article.
    Moi-même en analyse, il est vrai que je ne peux pas en parler ouvertement car trop de personnes restent bloqués dans ces croyances collectives.
    La psychanalyse est un réel sas de compréhension et de décompression !
    Ces séances procurent un bien-être intense et je recommande vivement à chacun d’entamer un travail. Se connaître & se comprendre prend du temps, et c’est passionnant 🙂

    1. Oui, comprendre c’est un des objectifs de la cure analytique, plus on comprend plus on avance. J’espère que cet article te donnera suffisemment d’arguments pour renverser les a priori sur la psychanalyse et que tu pourras parler plus ouvertement de ton expérience !

  2. Merci pour cette mise au point nécessaire 🙂 J’avoue que je croyais aux préjugés 2 et 3 (bouuuuuh !!). Pour le grand public c’est aussi très difficile de faire la différence entre psychiatre et psychologue.

    1. Les préjugés 2 et 3 sont les plus courants ! Et je n’ai même pas parler de l’argent dans la cure : beaucoup de personnes ne comprennent pas pourquoi chaque séance est due même si on ne s’y rend pas, incompréhension qui renforce le préjugé sur l’argent.
      Oui, les différences entre psychiatre, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute, psychopraticien sont souvent très floues dans l’esprit des gens. Il en va de même pour les différents types d’accompagnements : analyse, thérapie de soutien, thérapie psychanalytique.

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