Pourquoi parle-t-on d’associations libres en psychanalyse ? Que sont-elles ? A quoi servent-elles ? Si vous n’avez jamais eu de sĂ©ance d’analyse, vous l’ignorez peut-ĂȘtre mais le psychanalyste ne parle pas beaucoup. C’est l’analysant qui parle. Il arrive parfois que l’analysant ne sache pas quoi dire en dĂ©but ou au cours de la sĂ©ance. Le psychanalyste propose alors Ă son patient de dire tout ce qui lui vient Ă l’esprit. C’est une invitation ou un rappel aux associations libres.
De l’hypnose aux associations libres
Au tout dĂ©but de sa pratique, Freud avait recours Ă l’hypnose pour traiter ses patients. Lors de son sĂ©jour en France dans le cadre d’une bourse d’Ă©tude, Il a Ă©tĂ© influencĂ© en cela d’une part par Charcot qui cherchait Ă Ă©tablir par l’hypnose l’explication physique de l’hystĂ©rie, et d’autre part par Bernheim de l’Ă©cole de Nancy qui Ă©tudie les possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques de la suggestion hypnotique.
Mais cette technique ne le satisfaisait pas. ProcĂ©dĂ© obscur et auquel tous les patients ne se prĂȘtent pas, il y renonça. Mais comment faire revenir Ă la mĂ©moire des souvenirs qui aident Ă soigner le patient ? C’est Ă travers la cure de Mme Emmy von N. que Freud dĂ©couvrit que lorsque le patient parle trĂšs librement sans ĂȘtre interrompu, il va dresser le tableau de sa vie et de sa maladie.
Freud n’a plus besoin de recourir Ă l’hypnose trop suggestive Ă son goĂ»t et instaure cette rĂšgle fondamentale des associations libres.Â
Les associations libres, un succedanĂ© du rĂȘve ?
Les associations libres permettent au patient de laisser venir Ă l’esprit tout ce qu’il pense, de le dire Ă son thĂ©rapeute, sans s’inquiĂ©ter d’une critique trop rationnelle ni des convenances.
Ainsi, non seulement le patient peut retrouver des souvenirs qui sont bien souvent Ă l’origine des symptĂŽmes qui l’on fait s’engager dans une analyse, mais il peut aussi dĂ©couvrir des aspects de lui-mĂȘme et de son fonctionnement psychique qu’il a occultĂ© ou qu’il sous-estime.
Si la voie royale pour accĂ©der Ă l’inconscient est le rĂȘve, le principe des associations libres permet de l’Ă©voquer pendant la sĂ©ance :
- les associations libres offrent un discours de l’analysant structurĂ© comme le rĂȘve : pas de lien de causalitĂ© entre les diffĂ©rentes pensĂ©es, absence de structure temporelle ;
- la libertĂ© d’association garantit l’absence de jugement, les rĂȘves Ă caractĂšre Ă©rotique, sexuel, peuvent donc ĂȘtre Ă©voquĂ©s sans crainte.
Enfin, les associations libres, c’est aussi la possibilitĂ© d’Ă©mettre des lapsus linguae, actes manquĂ©s par lesquels l’inconscient s’exprime au cours de la sĂ©ance.
La neutralité bienveillante du psychanalyste
Si le patient est soumis Ă cette rĂšgle fondamentale des associations libres, le psychanalyste, de son cĂŽtĂ© doit se soumettre Ă celle de l’abstinence. Sans pour autant rester strictement silencieux, il doit s’abstenir de tout jugement et de tout conseil vis-Ă -vis de son patient, ne pas intervenir dans sa vie quotidienne ni influencer ses dĂ©cisions.
Aujourd’hui, on dit que le psychanalyste doit savoir faire preuve de neutralitĂ© bienveillante. Le psychanalyste met de cĂŽtĂ© ses propres pensĂ©es, ses Ă©motions. Si celles-ci viennent Ă se manifester au cours de la sĂ©ance d’un patient, il est alors important qu’il en fasse part lors de sa supervision.
Afin de rester le plus possible dans cette neutralitĂ© bienveillante, le psychanalyste utilise l’attention flottante. C’est une technique qui consiste Ă accorder une attention Ă©gale Ă tout ce qui est dit par l’analysant et Ă se rendre sensible Ă ce qui est davantage involontaire, comme par exemple les lapsus.
Vous savez à présent pourquoi le psychanalyste reste bien souvent silencieux au cours des séances.
Merci Anne-AngĂ©lique pour cet article qui Ă©claire le ‘ »mythe » du psychanalyste silencieux đ J’avoue ĂȘtre peu connaisseur de la psychanalyse – et davantage orientĂ© sur les thĂ©rapies brĂšves – je suivrai ton blog pour en savoir plus !
Bonne continuation
Bonjour,
Ăa permet de rĂ©duire le stress Ă d’accĂ©der plus facilement au cortex cĂ©rĂ©brale je pense,
merci pour l’article đ
Pierre-Christophe